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Pédiatrie

pédiatrie suisse fait les cinq recommandations suivantes:

1) Ne pas réaliser de radiographies chez les enfants et les adolescent·e·s présentant une entorse de cheville avec un faible risque de fracture significative

 

Après une entorse de cheville, une radiographie n’est pas indiquée en cas de douleur isolée à la pression sur la portion distale de la fibula ou les ligaments latéraux dans la région distale de la face antérieure de l’axe articulaire du tibia selon la Low Risk Ankle Rule (LRAR). La majorité des entorses de cheville sont associées à une blessure des tissus mous ou à des fractures dont la guérison ne nécessite aucune intervention spécifique ni aucun suivi orthopédique. Le recours à la LRAR permet de réduire de 60% le nombre de radiographies sans pour autant passer à côté des fractures.
Le mode et la durée de repos doivent être ajustés selon le tableau clinique (gonflement, douleurs).


Qualité des preuves (AAP): A

 

Bibliographie

 

  • Boutis K, Komar L, Jaramillo D, et al. Sensitivity of a clinical examination to predict need for radiography in children with ankle injuries: a prospective study. The Lancet. 2001;358(9299):2118-2121. doi:10.1016/S0140-6736(01)07218-X
  • Boutis K, Grootendorst P, Willan A, et al. Effect of the Low Risk Ankle Rule on the frequency of radiography in children with ankle injuries. CMAJ. 2013;185(15):E731-E738. doi:10.1503/cmaj.122050
  • Boutis K, von Keyserlingk C, Willan A, et al. Cost Consequence Analysis of Implementing the Low Risk Ankle Rule in Emergency Departments. Ann Emerg Med. 2015;66(5):455-463.e4. doi:10.1016/j.annemergmed.2015.05.027
  • Ramasubbu B, McNamara R, Okafor I, et al. Evaluation of Safety and Cost-Effectiveness of the Low Risk Ankle Rule in One of Europe’s Busiest Pediatric Emergency Departments. Pediatr Emerg Care. 015;31(10):685-687. doi:10.1097/PEC.0000000000000474
  • Tormey P, Callender O, Fitzpatrick P, et al. Introduction of the low risk ankle rule to a paediatric emergency department. Injury. 2020;51(3):633-635. doi:10.1016/j.injury.2020.01.040

2) Ne pas effectuer de sérologie Borrelia sans suspicion clinique de maladie de Lyme

 

La maladie de Lyme s’accompagne de symptômes aux spécificités diverses. L’érythème chronique migrant, la paralysie de nerfs crâniens, la méningite et la cardite comptent parmi les symptômes les plus spécifiques. Parmi les symptômes moins spécifiques, on note une fièvre, de la fatigue et des myalgies. Ces symptômes à eux seuls ne permettent pas de soupçonner une maladie de Lyme sur le plan clinique.

 

Plus la probabilité a priori d’un test diagnostique est faible, plus sa valeur prédictive positive est basse. Ceci vaut également pour la sérologie Borrelia en cas de symptômes non spécifiques : une sérologie positive serait dans ce cas plutôt en lien avec une infection antérieure, n’expliquant pas les symptômes actuels. Pour éviter de telles situations ambiguës et un traitement antimicrobien inutile et potentiellement néfaste, il convient de renoncer à la sérologie Borrelia en l’absence de suspicion clinique.

Qualité des preuves (AAP): D

Bibliographie

  • Shapiro ED. Clinical practice. Lyme disease. N Engl J Med. 2014;370(18):1724-1731. doi:10.1056/NEJMcp1314325
  • Weinstein A. Editorial commentary: laboratory testing for Lyme disease: time for a change? Clin Infect Dis. 2008;47(2):196-197. doi:10.1086/589316
  • Seltzer EG, Shapiro ED. Misdiagnosis of Lyme disease: when not to order serologic tests. Pediatr Infect Dis J. 1996;15(9):762-763. doi:10.1097/00006454-199609000-00003 

3) Ne pas proposer d’examens de routine pour les enfants ayant retrouvé leur état de conscience habituel après une convulsion fébrile simple

 

Ne pas effectuer d’examens sanguins, de neuro-imageries ou d’EEG de routine pour évaluer l’origine d’une convulsion fébrile simple chez les enfants de plus de 12 mois avec un schéma vaccinal complet et sans traitement antibiotique en cours qui sont revenus à leur état de conscience habituel.

Suite à une convulsion fébrile simple, il n’est habituellement pas nécessaire d’effectuer une surveillance en milieu hospitalier ou d’organiser un suivi particulier. Des examens complémentaires peuvent être effectués si le contexte le justifie; on pourrait par exemple considérer une ponction lombaire chez les enfants plus jeunes, incomplètement vaccinés ou sous traitement antibiotique car la présentation clinique d’une méningite ou d’une encéphalite peut s’avérer atypique dans cette population. 

Qualité des preuves (AAP): B

 

Bibliographie

  • Subcommittee on Febrile Seizures. Febrile Seizures: Guideline for the Neurodiagnostic Evaluation of the Child With a Simple Febrile Seizure. Pediatrics. 2011;127(2):389-394. doi:10.1542/peds.2010-3318
  • Patterson JL, Carapetian SA, Hageman JR, et al. Febrile seizures. Pediatr Ann. 2013;42(12):249-254. doi:10.3928/00904481-20131122-09
  • Patel N, Ram D, Swiderska N, et al. Febrile seizures. BMJ. 2015;351:h4240. doi:10.1136/bmj.h4240
  • Kuturec M, Emoto SE, Sofijanov N, et al. Febrile seizures: is the EEG a useful predictor of recurrences? Clin Pediatr (Phila). 1997;36(1):31-36. doi:10.1177/000992289703600105
  • Kimia A, Ben-Joseph EP, Rudloe T, et al. Yield of lumbar puncture among children who present with their first complex febrile seizure. Pediatrics. 2010;126(1):62-69. doi:10.1542/peds.2009-2741

4) Ne pas demander d’examens sanguins chez les enfants souffrant de pharyngite aiguë

 

La pharyngite (angine) est souvent d’origine virale (>95% des cas chez les enfants en bas âge, 70% chez les enfants en âge scolaire). Si un traitement antibactérien est envisagé, il convient de diagnostiquer une pharyngo-amygdalite bactérienne (S. pyogenes) sur le plan clinique et par un dépistage antigénique rapide positif au streptocoque. Les examens sanguins (p. ex. formule sanguine ou CRP) ne sont pas utiles pour distinguer les formes virales et bactériennes et ne sont ainsi pas nécessaires pour le diagnostic initial et le choix de l’antibiotique. Par ailleurs, l’angine à streptocoque se résout la plupart du temps spontanément et les complications purulentes ou non (abcès périamygdalien, fièvre rhumatismale aiguë, glomérulonéphrite poststreptococcique) sont très rares, même sans antibiotique.

 

Qualité des preuves (AAP): C

Bibliographie

  • Elsammak M, Hanna H, Ghazal A, et al. Diagnostic value of serum procalcitonin and C-reactive protein in Egyptian children with streptococcal tonsillopharyngitis. Pediatr Infect Dis J. 2006;25(2):174-176. doi:10.1097/01.inf.0000199273.37314.b2
  • Hofmann Y, Berger H, Wingeier B, et al. Zeit für einen Paradigmenwechsel: Behandlung der Streptokokken-Angina. Published online July 26, 2019.
  • Wessels MR. Clinical practice. Streptococcal pharyngitis. N Engl J Med. 2011;364(7):648-655. doi:10.1056/NEJMcp1009126
  • Pharyngitis Guideline (Schweizerische Gesellschaft für Infektiologie). https://ssi.guidelines.ch/api/filestore/Ip-OjX3GsqjeaZh1llumS8jtWWxPvZFyKinVFg/data/pharyngitis-digest-20180228-d.pdf (published 28.02.2018)
  • Tonsillopharyngitis informationboard for physicians. Institute of primary health care, University Bern. http://tinyurl.com/ycuud3hf

 

 

5) Ne pas réaliser de radiographies du thorax de façon routinière chez les enfants présentant une bronchiolite

 

Le diagnostic de bronchiolite et l’évaluation de la gravité reposent sur l’anamnèse et l’examen clinique. Une radiographie du thorax ne contribue en rien à l’amélioration du traitement. Au contraire, face à une bronchiolite typique, la radiographie du thorax constitue non seulement une exposition inutile aux radiations, mais conduit surtout à une augmentation des diagnostics erronés de pneumonie bactérienne et ainsi à des antibiothérapies inutiles. 

 

 

Qualité des preuves (AAP): A

 

Bibliographie

  • Burstein B, Plint AC, Papenburg J. Use of Radiography in Patients Diagnosed as Having Acute Bronchiolitis in US Emergency Departments, 2007-2015. JAMA. 2018;320(15):1598-1600. doi:10.1001/jama.2018.9245
  • Friedman JN, Davis T, Somaskanthan A, et al. Avoid doing chest x rays in infants with typical bronchiolitis. BMJ. 2021;375:e064132. doi:10.1136/bmj-2021-064132
  • Schuh S, Lalani A, Allen U, et al. Evaluation of the utility of radiography in acute bronchiolitis. J Pediatr. 2007;150(4):429-433. doi:10.1016/j.jpeds.2007.01.005
  • Swingler GH, Hussey GD, Zwarenstein M. Randomised controlled trial of clinical outcome after chest radiograph in ambulatory acute lower-respiratory infection in children. Lancet. 1998;351(9100):404-408. doi:10.1016/S0140-6736(97)07013-X
  • Zipursky A, Kuppermann N, Finkelstein Y, et al. International Practice Patterns of Antibiotic Therapy and Laboratory Testing in Bronchiolitis. Pediatrics. 2020;146(2):e20193684.

pédiatrie suisse

 

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